Helsinki: Journée d’études sur la culture et le développement durable (3)

La conclusion du compte-rendu de la journée du 10 octobre 2023. Il a été question de l’urbanisme durable et de la régénération urbaine basée sur la culture à Helsinki et dans sa zone métropolitaine, ainsi que des initiatives culturelles locales (grassroots) liées à la pratique DIY (Do it yourself) dans un contexte d’évolution de l’urbanisme à Tampere et à Helsinki.

TROISième des trois parties

La journée d’étude organisée par le réseau européen ENCATC s’est terminée à l’Académie de Théâtre de l’Université des Arts d’Helsinki (Uniarts) par trois présentations. L’objectif de cette série d’interventions était clairement lié à l’évolution de la stratégie locale vers une démocratie culturelle participative, avec des succès et quelques tensions – pas insolubles heureusement.

La première partie du compte-rendu peut être consultée sur ce lien. Le thème de la présentation était la mode et le design durables. Quant à la deuxième partie, elle traite de l’intéressante expérience de collaboration en réseau du secteur de la musique live en Finlande (ELMA.live) et du non moins prometteur projet LuoTO en faveur de l’économie circulaire dans le secteur culturel de la région Helsinki-Uusimaa.


VISITE 3 – ACADÉMIE DE THÉÂTRE

L’idéation du contenu de cette étape de la journée d’étude a été réalisée par Jenni Pekkarinen, doctorante en politique culturelle à l’Université de Jyväskylä. Actuellement, en plus de mener ses recherches doctorales à l’Université de Jyväskylä, Jenni Pekkarinen travaille comme planificatrice de projets à l’Université des Arts d’Helsinki. Ses principaux thèmes de recherche comprennent, entre autres, la planification culturelle, la participation, la citoyenneté culturelle et la durabilité culturelle. Dans sa thèse, elle examine les aspirations à la durabilité culturelle et l’impact des programmes des capitales européennes et ibéro-américaines de la culture, en se concentrant spécifiquement du point de vue des écosystèmes des arts visuels. Elle a également été active dans des associations culturelles et est actuellement secrétaire du conseil d’administration de la Society for Cultural Policy Research en Finlande ainsi que trésorière du conseil d’administration de Selkokulttuuri, une association qui promeut les arts et la culture linguistiquement accessibles en Finlande. D’ailleurs, un article particulièrement intéressant de Jenni Pekkarinen vient d’être publié en anglais sur l’analyse de la considération de la participation de divers groupes minoritaires de jeunes dans le programme de la candidature de la ville d’Oulu pour le titre de Capitale européenne de la culture 2026.

A. Helsinki : actions de développement culturel, social et urbain pour prévenir les inégalités dans la capitale finlandaise

Le premier intervenant de cette série était Timo Cantell, directeur de l’unité de statistiques urbaines et de recherche de la ville d’Helsinki. L’unité, composée de plus de 40 experts, produit des données et des analyses sur le développement d’Helsinki, notamment dans les domaines de la population et du bien-être, de l’économie urbaine et de l’emploi.

Présentation de Timo Cantell

En 2023, la région métropolitaine d’Helsinki compte 1,54 million d’habitants, dont environ 670 000 résident dans la ville proprement dite. Cette dernière devrait voir sa population croître jusqu’à atteindre 700 000 habitants d’ici 2028, avec des projections à 824 000 habitants d’ici 2050, selon les estimations de l’équipe dirigée par Timo Cantell. Cette augmentation démographique est principalement attribuée à l’immigration.

Historiquement, Helsinki et d’autres villes universitaires de Finlande ont accueilli une population relativement jeune, en particulier des jeunes adultes âgés de 20 à 35 ans. Néanmoins, la ville commence à vieillir progressivement avec le départ à la retraite de la génération du baby-boom, bien que cette génération reste active dans la société.

Helsinki est reconnue comme une ville prospère qui s’investit considérablement dans la réduction des disparités sociales, notamment dans les secteurs de la santé et du bien-être. Elle présente un mélange contrasté de quartiers, certains très prospères tandis que d’autres le sont moins. Cependant, à l’échelle internationale, Helsinki est perçue comme une ville où les inégalités sont relativement réduites.

Pourcentage de la population âgée de 25 à 64 ans ayant des études équivalentes ou supérieures à un Master en 2021.

Helsinki joue un rôle central dans les industries culturelles et les services connexes, ainsi que dans le domaine de l’éducation et de la main-d’œuvre associée à ces secteurs. Par exemple, environ 70 % des architectes d’intérieur finlandais ainsi que des artistes tels que des danseurs et divers autres professionnels créatifs sont concentrés dans cette zone.

La plupart des institutions culturelles d’Helsinki ont été établies au cœur de la ville depuis ses débuts, telles que l’Opéra national finlandais, la Galerie nationale finlandaise et deux théâtres nationaux (l’un en finnois et l’autre en suédois). Après la période difficile de récupération de la Seconde Guerre mondiale, un projet initié dans les années 1970 visait à créer des centres culturels bien répartis dans les quartiers périphériques d’Helsinki. Cela a conduit à la création de trois centres culturels entre les années 1980 et 1990, suivis ultérieurement par la construction de deux autres centres.

Par exemple, celui qui a ouvert ses portes en 1984 sous le nom d’Itäkeskus Multifunction House, a été rebaptisé Stoa, Centre culturel de l’est d’Helsinki en 1993. Il s’agit du plus ancien centre culturel local à Helsinki. Le deuxième, Kanneltalo, a été inauguré en 1992, suivi par Malmitalo en 1994.

Bien que les termes «planification culturelle» et «cartographie culturelle» n’aient pas été explicitement utilisés au début de cette politique de développement culturel, en réalité, ces idées étaient fondées sur de tels principes. Ultérieurement, les termes liés à la politique culturelle tels que «démocratie culturelle» et «démocratisation de la culture» ont été débattus. En somme, l’objectif principal était d’assurer une distribution équilibrée des services culturels dans les quartiers.

Les centres culturels comprennent divers équipements tels qu’une bibliothèque, une salle de concert, des centres éducatifs pour adultes, une cafétéria, des toilettes publiques, et ils accueillent des événements organisés par le département de la culture d’Helsinki et d’autres institutions associées. Ces bâtiments sont distincts des écoles. Chaque centre enregistre en moyenne environ 500 000 visites annuelles. Après la construction des trois premiers centres culturels, la politique a évolué vers la promotion d’activités, de programmes et d’actions plutôt que de se concentrer sur la construction physique. Cette approche a perduré, étant considérée comme offrant davantage de souplesse tout en maintenant les coûts fixes à des niveaux raisonnables.

Actuellement, le Département de la Culture et des Loisirs de la Ville d’Helsinki supervise huit centres culturels : Annantalo, Caisa, Kanneltalo, Malmitalo, Maison Maunula, Stoa, Théâtre Savoy et Maison Vuosaari. Ces centres proposent une variété de services culturels aux habitants d’Helsinki, comprenant des concerts, des représentations théâtrales, des expositions, des événements pour enfants et des programmes éducatifs artistiques. En été, l’Espa Stage organise également des concerts en plein air. Les événements organisés dans ces centres culturels résultent d’une collaboration étroite avec le secteur artistique et culturel d’Helsinki ainsi qu’avec les résidents de la ville.

La présentation suivante portait sur l’évolution d’un projet participatif visant à créer l’un des récents centres culturels, soutenu par la municipalité et d’autres partenaires. Ce projet vise à répondre aux besoins d’un quartier en pleine transformation et en expansion.


B. L’art met en lumière l’orientation du changement dans l’urbanisme.

La présentation a été réalisée par l’architecte Petri Leppälä, travaillant au sein du Département de l’environnement urbain d’Helsinki.

Pour Petri Leppälä, qui considère que l’architecture n’est rien d’autre qu’un cadre pour la vie elle-même, son approche du design interactif découle naturellement de ses expériences d’études en Finlande et au Danemark, lui permettant ainsi d’établir des comparaisons de première main. L’architecte Leppälä aborde la réintroduction de l’interaction humaine et des émotions dans le tissu urbain quotidien comme un défi stimulant pour les urbanistes et les architectes contemporains. Le Département de l’Environnement Urbain de Helsinki réunit toutes les actions essentielles de la planification générale et détaillée, tels que la circulation, le paysage et l’immobilier, en les réunissant autour d’une seule table pour favoriser l’émergence d’idées nouvelles et multidisciplinaires qui guident la conception urbaine.

Le travail de Petri concernant l’urbanisme du centre de Vuosaari a progressé vers une collaboration fructueuse entre les exigences du plan général visant à améliorer le pôle de services – le rendant plus convivial – et les échanges avec les résidents de Vuosaari. Cela s’est manifesté à travers une programmation minutieuse d’événements, d’expositions et d’ateliers au sein du centre culturel Vuotalo. Cette approche a apporté une valeur ajoutée en rapprochant davantage le débat public des objectifs mutuels lors de la réalisation des projets.

La mission principale était de renforcer le sentiment de communauté, d’encourager le développement positif et de mettre en avant les caractéristiques distinctives des quartiers en dehors du centre-ville, comme mentionné dans la première présentation de Timo Cantell. L’idée sous-jacente était de créer des occasions pour les habitants de divers quartiers de s’immerger dans la culture et d’intégrer l’art dans leur vie quotidienne. Au cœur de cette initiative résidaient l’interaction et la coopération entre les résidents locaux et les organismes artistiques, avec pour objectif de développer des méthodes de travail plus variées afin d’atteindre de nouveaux publics pour l’art et la culture.

Ce fut un processus d’urbanisme axé sur la participation des résidents, impliquant une interaction avec les parties prenantes du projet à travers divers moyens tels que la diffusion d’informations, des ateliers et des méthodes de conception. Une communication s’est instaurée avec les organismes d’urbanisme et immobiliers opérant dans la région de Vuosaari.

Une attention particulière a été portée aux activités artistiques impliquant diverses communautés et résidents, avec la collaboration d’un artiste résident travaillant en étroite collaboration avec les habitants.

En outre, un concours en conditions réelles a été organisé pour les étudiants des trois universités d’architecture finlandaises.

En somme, ce fut un exemple captivant de création collective d’un centre culturel avec la collaboration active des résidents, des étudiants et des professionnels. Ce processus n’a pas été réalisé en un jour… il s’est étalé sur une période considérable, essentielle pour garantir le succès du projet.

Grâce au modèle participatif d’Helsinki, l’offre artistique et culturelle est équilibrée et diversifiée au niveau local, contribuant au renforcement de la communauté, à l’amélioration de l’image positive des quartiers et à l’intégration culturelle des résidents.


C. Communautés : changer les villes depuis leurs racines

Cette présentation captivante a été animée par deux chercheurs qui ont mis en lumière les nuances des divergences entre les politiques élaborées par les organismes publics, qu’il s’agisse du gouvernement d’Helsinki ou de la ville de Tampere, et les activités culturelles émergentes au sein des communautés locales de ces villes, les deux plus grandes du pays. Dans ces situations, les priorités ne coïncident généralement pas au départ, donnant lieu à un dialogue dynamique s’épanouissant dans un cadre démocratique avancé tel que celui en vigueur en Finlande.

Présentation de Mikko Kyrönviita et de Antti Wallin. Photo de Rafael Mandujano.

Antti Wallin, PhD, est professeur de politique sociale à l’Université de Tampere. Il est membre du collectif de recherche du Tampere Center for Societal Sustainability et du consortium de recherche Towards Ecowelfare State. Ses recherches et son enseignement portent sur l’intersection des politiques urbaines, des espaces et de la vie quotidienne des habitants. Animé par le désir de comprendre les implications spatiales du changement social, ses recherches ont exploré des sujets tels que le vieillissement de la population dans les villes, la planification culturelle, le rôle de la base dans la planification urbaine, la densification urbaine et, plus récemment, les effets sociaux du développement urbain durable. Au-delà de l’enseignement et de la recherche académiques, Wallin participe activement aux débats publics et professionnels sur les questions urbaines et publie régulièrement des articles de vulgarisation sur les débats universitaires.

Mikko Kyrönviita est doctorant en politique environnementale à l’Université de Tampere. Il est membre du groupe de recherche Nature and Environment Policy et co-fondateur du collectif de recherche Insurgent Spatial Practices à l’Université de Tampere. Il mène ses recherches doctorales sur le skateboard et la culture de la construction de skate parks DIY (faites-le vous-même). Dans ses recherches, il se concentre sur les questions d’action politique quotidienne, d’apprentissage et de partage des connaissances, ainsi que sur la manière dont les appropriations et pratiques spatiales auto-organisées des skateurs ont abouti à de nouvelles formes de collaboration dans la gouvernance urbaine. Il est un membre actif de la communauté locale du skate et a participé à la planification du studio de skate du lycée Sampo et au développement du programme de skate avec le Festival du film de Tampere.

Introduction

Les villes sont en perpétuelle mutation avec l’augmentation de la densité urbaine, la régénération des anciens sites industriels, l’adoption de nouvelles approches en urbanisme (comme le nouvel urbanisme) et l’évolution de différentes cultures urbaines.

La culture, au cœur même de la société, englobe les coutumes et les expressions artistiques qui ont un impact sur la manière dont les individus vivent et s’engagent dans une découverte et un apprentissage créatifs.

Les individus jouent un rôle essentiel en tant qu’acteurs impliqués dans la création et l’évolution de leur environnement, participant activement à son développement.

Au-delà des aspects traditionnels de la planification urbaine, les villes se construisent socialement, influencées et modelées par les actions collectives et les modes de vie quotidiens de leurs habitants.

Les chercheurs ont ensuite brièvement présenté trois cas d’organisations populaires qui renouvellent les modes de vie en ville :

  • Tikkutehdas, une ancienne fabrique d’allumettes, à Tampere;
  • Hiedanranta, une ancienne usine de pâte à papier et zone industrielle, à Tampere; et,
  • Suvilahti, une ancienne centrale électrique et gazière, à Helsinki
Tikkutehdas DIY : faire de la politique de manière pratique

(Kyrönviita & Wallin, 2022) Les sentiments de mécontentement peuvent être un catalyseur puissant, incitant les individus à agir pour influencer et améliorer leur ville. Cela peut impliquer la création de nouvelles structures ou la résolution de déficiences qui persistent depuis longtemps dans le paysage urbain.

Dans cette optique, les citoyens apparaissent comme des acteurs politiques actifs, impliqués de manière proactive dans la création de leur cadre de vie, cherchant à concrétiser leurs aspirations pour des espaces urbains idéaux.

La politique urbaine quotidienne se concentre principalement sur la transformation des aspects ordinaires de la vie citadine, cherchant non seulement à introduire des changements, mais aussi à instaurer de nouveaux forums d’engagement civique, comme l’ont souligné Beveridge et Koch en 2019.

Ce processus dynamique agit comme un moteur, mobilisant les individus pour qu’ils contribuent activement au développement et à l’amélioration de leur environnement urbain.

Tikkutehdas en 2010 et en 2012. Photos de Mikko Kyrönviita.
Hiedanranta, Tampere : Dialectique de la culture et du développement urbain

(Rikala, S., Wallin, A., et Sjöblom J. 2023 ; Turku, V., Kyrönviita, M., Jokinen, A., et Jokinen, P. 2023) La réorganisation économique des villes engendre des friches urbaines, telles que des terrains abandonnés et une densification urbaine.

Les initiatives locales sont capables de réaffecter des espaces vacants ou peu utilisés à des fins spécifiques, remettant ainsi en question les normes établies en matière de développement urbain et les tendances actuelles.

Les efforts de développement urbain peuvent parfois tirer parti de la culture populaire pour cultiver des espaces urbains dynamiques et susciter un plus grand intérêt du public. Dans ce processus, des concepts tels que les usages temporaires, l’urbanisme tactique et l’urbanisme DIY peuvent être utilisés.

Il arrive parfois que les acteurs locaux et les entités de développement urbain partagent des objectifs communs en créant des environnements urbains dynamiques et vivants. Cependant, les motivations sous-jacentes diffèrent :

  • Les acteurs de terrain sont principalement motivés par des considérations culturelles et communautaires.
  • Le développement urbain, quant à lui, est principalement motivé par l’objectif d’augmenter la valeur des terrains et des biens immobiliers.

Suvilahti, Helsinki – Conflit : un scénario indésirable

Les participants ont mentionné le projet de réaménagement d’un ancien site industriel – le gazomètre de Suvilahti. La municipalité souhaitait initialement réaliser un projet de restructuration culturelle de grande envergure, typiquement planifié en collaboration avec les industries culturelles commerciales, plutôt que de préserver l’espace de skate populaire DIY créé par la communauté locale. Les tensions pour ce projet ont persisté au fil de ces dernières années, suscitant des manifestations de la part des résidents, qui aspirent à maintenir l’atmosphère communautaire non commerciale de cet immense espace. Notons que celui-ci n’a pu être converti en logements en raison des coûts élevés de la nécessaire décontamination. En tout cas, les autorités municipales ambitionnent d’en faire le plus grand centre d’activités créatives et spectacles d’Europe du Nord, tout en promettant de réintroduire un espace DIY (dédié à divers types de bricolage).

Suvilahti en 2022. Photo de Mikko Kyrönviita.

Que retenir de cette problématique ? Le tissu culturel constitué d’initiatives locales apporte une valeur économique importante à la ville, une idée que les autorités municipales accueillent avec enthousiasme. Ils exploitent à leur avantage le « facteur cool » inhérent à ces mouvements culturels, en utilisant des images visuelles saisissantes et une image de marque convaincante pour dresser un portrait vivant d’une ville dynamique et vibrante.

Cette image soigneusement sélectionnée et promue agit comme un aimant pour le tourisme et les investissements, propulsant la ville vers la croissance et la prospérité. Il est toutefois crucial de reconnaître que ces efforts bien intentionnés visant à façonner un paysage urbain plus prospère peuvent, à long terme, générer des tensions et des conflits.

Il est important de souligner que les conflits ne profitent à personne. En conséquence, les villes ont du mal à trouver l’équilibre délicat entre la réalisation de leurs objectifs de développement urbain et le développement du potentiel créatif de leurs citoyens. Cette double aspiration présente un défi urgent : découvrir des méthodes plus efficaces pour intégrer de manière transparente les valeurs culturelles dans le cadre du développement urbain durable, garantissant un avenir urbain harmonieux et prospère.

En guise de conclusion : Vers une ville durable par le bas

Les initiatives locales insufflent une nouvelle vie à la vie urbaine, ouvrant la voie à un rajeunissement sur de multiples fronts, englobant les dimensions matérielles, sociales et symboliques de l’existence urbaine.

Ces initiatives promeuvent la durabilité en réutilisant de manière ingénieuse les espaces et les ressources déjà existants pour répondre aux besoins locaux, favorisant ainsi le renforcement de la communauté et la création de connaissances et compétences. Par conséquent, elles remettent souvent en question les pratiques urbaines traditionnelles, créant ainsi de nouvelles associations dynamiques.

Dans ce contexte, certaines questions émergent :

  • Quel rôle les citoyens jouent-ils dans la conception collective de la vie urbaine quotidienne et dans la création d’une ville durable ?
  • Comment la gouvernance culturelle est-elle prise en compte dans cette équation complexe ?


Je tiens à remercier particulièrement les chercheurs Jenni Pekkarinen, Antti Wallin et Mikko Kyrönviita.


Helsinki: Journée d’études sur la culture et le développement durable (1)

En amont du congrès annuel du réseau européen ENCATC, j’ai assisté le 10 octobre 2023 à une journée d’étude portant sur la culture et le développement durable à Helsinki. L’objectif était de découvrir des projets novateurs d’institutions artistiques, culturelles et universitaires de la capitale finlandaise. Cette opportunité m’a permis de mieux appréhender leurs approches, que ce soit en lien avec l’économie circulaire ou avec des domaines tels que le design textile et les festivals. Nous avons aussi abordé la planification urbaine durable ainsi que la revitalisation urbaine centrée sur la culture à Helsinki et dans sa région métropolitaine. L’importance des habitants dans les processus de démocratie culturelle participative a été soulignée, même si cela a mis en lumière certaines tensions.

Intérieur de la Faculté de Design et Architecture de l’Université Aalto (Photo: Rafael Mandujano)

La durabilité et la transition verte étaient au cœur de cette journée organisée par le réseau européen ENCATC. Celui-ci joue un rôle crucial en tant que représentant, défenseur et promoteur de la gestion culturelle (cultural management) et de l’éducation supérieure dans le domaine des politiques culturelles. L’objectif d’ENCATC est aussi de professionnaliser le secteur culturel pour le rendre durable, tout en fournissant une plateforme de dialogue et d’échanges à l’échelle européenne et internationale.

Le programme comprenait des conférences et des visites organisées en deux phases successives se tenant dans des universités de renom:

Université Aalto

Problématiques générales

Selon les organisateurs, le désir et le besoin de devenir plus durables dans la façon dont nous comprenons, organisons et vivons la culture n’ont jamais été aussi forts. Des questions se posent néanmoins:

  • Comment y parvenir ?
  • Qu’est-ce que la durabilité en matière d’art et de culture ?
  • Comment la durabilité peut-elle offrir une nouvelle compréhension de la culture et comment la culture peut-elle offrir une meilleure compréhension de ce que signifie la durabilité ?
  • Comment les arts et la culture peuvent-ils jouer un rôle plus important dans le développement et l’agenda durables ?
  • Quelle est la contribution spécifique du secteur culturel ?
  • Comment une politique verte durable et innovante peut-elle faire une réelle différence pour les citoyens ?

Première des trois parties

UNIVERSITÉ AALTO – VISITE 1 – Conférence sur la mode et le design durables

Intervenante: Pirjo Kääriainen, professeure, Université Aalto.
Pirjo Kääriäinen est une passionnée de matériaux et designer textile qui travaille comme professeur de design et de matériaux à l’Université Aalto. Elle travaille à mi-chemin entre la recherche et la pratique et a participé à plusieurs projets de recherche dont le sujet sont les matériaux organiques (bio), notamment ceux à base de bois. Depuis 2011, Pirjo développe la collaboration interdisciplinaire CHEMARTS entre l’École des Arts et du Design (ARTS) et l’École de Génie Chimique (CHEM). L’objectif de CHEMARTS est d’inspirer les étudiants et les chercheurs de l’Université Aalto à développer conjointement des matériaux d’origine biologique et à créer de nouveaux concepts pour leur utilisation durable à l’avenir.

Parmi les masters du département de design de l’université, il en existe actuellement un axé sur la « Créativité durable » (Creative sustainability). En outre, parmi les principaux domaines de recherche de ce département, Pirjo a souligné «Le design pour la durabilité et l’innovation» en relation avec le Design Thinking, le design pour des transformations radicales, les innovations matérielles, l’entrepreneuriat et les entreprises, les défis sociaux et écologiques, entre autres sujets de recherche.

La recherche dans le Département de Design de l’Université Aalto (2023)

La présentation a illustré des exemples de l’évolution de l’approche durable dans le design textile et la mode. Pirjo a constamment mis en lumière les interrogations centrales : Quelle valeur ajoutée un designer apporte-t-il ? Selon quels principes ? Dans quelle mesure est-il justifié de soutenir la croissance de la consommation ?

Présentation de Pirjo Kääriäinen, professeure en design textile et matériaux

Pirjo a souligné l’importance de considérer dans une démarche durable les limites environnementales de la planète; les objectifs de développement durable des Nations Unies; et les principes de l’économie circulaire. Elle a également mis en avant l’impact environnemental et social de la production ainsi que de la consommation actuelle dans l’industrie textile. Par exemple, elle a mentionné que 35 % des microplastiques retrouvés dans les océans proviennent de sources liées à l’industrie textile.

Par ailleurs, Pirjo a évoqué leur groupe de recherche Fashion/Textile Futures, lequel est actuellement impliqué dans plusieurs projets de recherche importants.

Dans ce sens, un article recommandé par Pirjo est « Le prix environnemental de la fast fashion » de Kirsi Niinimäki et al (2020).

Les tendances de croissance de la production mondiale de fibres sont alarmantes (Source : Textile Exchange). La chaîne de valeur textile est particulièrement très étendue : production de fibres – production de tissus et fils – production textile – consommation – fin de vie… Mais l’industrie est de plus en plus consciente de l’impact. Par exemple, le rapport de Business for Fashion & McKinsey sur l’état de la mode 2021 notait qu’« une industrie de la mode plus circulaire nécessitera un effort collectif » et le rapport 2022 indiquait que l’emploi des textiles circulaires est déjà en augmentation en termes d’échelle et qu’ils doivent être pris en compte dans le processus de conception pour limiter l’extraction de matières premières et favoriser la réduction des déchets textiles.

Pirjo a également cité l’exemple de IONCELL (Ioncell-F), un procédé technologique durable qui convertit la pâte de cellulose, les textiles en coton usagés ou même les vieux journaux en nouvelles fibres textiles sans utiliser de produits chimiques nocifs ; la recherche sur les teintes naturelles et les colorants, tels que ceux utilisés dans le passé (notamment à travers la recherche sur les matériaux récupérés d’anciennes épaves de vikings par exemple) ; l’approche durable appliquée par les entreprises de recyclage qui cherchent à répondre aux traditions culturelles qui impliquent de grandes quantités de déchets tels que les fleurs et leurs pétales lors des mariages thaïlandais (projet d’une étudiante).

D’autres tendances concernent le potentiel d’inspiration biologique, comme la création de matériaux à base de champignons (mycélium); l’application de biotechnologies ou le génie génétique (avec leurs implications éthiques : les réglementations sont moins restrictives en Asie ou en Amérique que dans l’Union européenne). La question reste claire sur l’impact de l’arrivée de nouvelles matières (même si elles sont relativement durables) sur le consumérisme car elles entretiennent la tendance fast fashion ou la consommation effrénée et en volume important. Il est nécessaire de promouvoir un esprit critique et informé en direction des consommateurs.

Pirjo nous a également mis en garde sur le cas de la communication à travers la tension suivante : conception spéculative ou innovations matérielles concrètes? Elles représentent un défi, même lorsqu’il s’agit de dénoncer l’obstination à proposer des options de consommation plus larges – que l’on pourrait considérer comme dénuées de sens étant donné le contexte actuel.

Quant à la réparation, ils vont insister sur celle-ci dans leur programme pour concevoir en conséquence (éco-conception). Cependant, la limite de la réparation réside malheureusement dans la mauvaise qualité des matériaux sur le marché actuel.

En conclusion, Pirjo a formulé les recommandations suivantes :

  • adoptez une approche globale dans toutes les étapes de conception et de fabrication;
  • réduisez l’utilisation des ressources tout au long du processus de fabrication;
  • diminuez les répercussions environnementales lors de la production et de la distribution;
  • concevez pour une durée de vie multiple (plusieurs cycles de vie);
  • maintenez la transparence tout au long de la chaîne de valeur;
  • communiquez de manière transparente sans recourir au greenwashing!

Une initiative de recyclage des étudiants de l’Université Aalto

Dans la deuxième partie de l’article, j’évoquerai les présentations réalisées à l’Académie des Beaux-Arts et dans la troisième partie celles de l’Académie de Théâtre.


La bibliothèque Oodi met en valeur les ouvrages comme ceux-ci sur les initiatives « Zéro déchets »

Jornada de Estudio: Desarrollo sostenible y cultura en Helsinki (3)

Esta es la conclusión de la reseña de la jornada del 10 de octubre de 2023. Trata de la planificación urbana sostenible y la regeneración urbana basada en la cultura en Helsinki y su área metropolitana. Los habitantes en el corazón de los procesos de democracia cultural… no sin dejar de lado algunas tensiones.

Tercera de tres partes

La jornada de estudio organizada por la red europea ENCATC concluyó en la Academia de Teatro de la Universidad de las Artes de Helsinki (Uniarts) con tres presentaciones. El enfoque de esta serie se relacionó claramente con la evolución de la estrategia local hacia la democracia cultural participativa, con aciertos y, algunas tensiones – afortunadamente no irresolubles.

La primera parte de la reseña puede ser consultada en este enlace. La ponencia tenía por tema la moda y el diseño sostenibles. En cuanto a la segunda parte, trata de la interesante experiencia de colaboración en red del sector de la música en vivo en Finlandia (ELMA.live) y del no menos valioso proyecto LuoTO a favor de la economía circular entre los sectores de la cultura de la región Helsinki-Uusimaa.


VISITA 3 – ACADEMIA DE TEATRO

La ideación del contenido de esta etapa de la jornada de estudio corrió a cargo de Jenni Pekkarinen, estudiante de doctorado en Política Cultural, Universidad de Jyväskylä. Actualmente, además de realizar su investigación doctoral en la Universidad de Jyväskylä, Jenni Pekkarinen trabaja como planificadora de proyectos en la Universidad de las Artes de Helsinki. Sus intereses centrales de investigación incluyen la planificación cultural, la participación, la ciudadanía cultural y la sostenibilidad cultural, entre otros. En su tesis, examina las aspiraciones de sostenibilidad cultural y el impacto de los programas de las Capitales Europeas e Iberoamericanas de la Cultura, centrándose específicamente en el punto de vista de los ecosistemas de las artes visuales. También ha participado activamente en asociaciones culturales y actualmente se desempeña como secretaria de la junta directiva de la Sociedad para la Investigación de Políticas Culturales en Finlandia y como tesorera de la junta directiva de Selkokulttuuri, una asociación que promueve las artes y la cultura lingüísticamente accesibles en Finlandia. Por cierto, acaba de publicar en inglés un interesante artículo sobre la consideración de la participación de diversos colectivos minoritarios de jóvenes en el programa de candidatura de Oulu 2026 Capital europea de la Cultura.

La extraordinaria biblioteca Oodi en el corazón de Helsinki. Foto Rafael Mandujano.

A. Helsinki: acciones de desarrollo cultural, social y urbano para prevenir las desigualdades en la capital finlandesa

El primer ponente de esta serie fue Timo Cantell, director de la unidad de estadística e investigación urbana de la ciudad de Helsinki. Dicha unidad, con más de 40 expertos, produce datos y conclusiones clave sobre el desarrollo de Helsinki, particularmente en los campos de población y bienestar, economía urbana y empleo.

Presentación de Timo Cantell. Foto de Rafael Mandujano.

La región metropolitana de Helsinki cuenta con 1.54 millones de habitantes en 2023. En cuanto a la ciudad de Helsinki en sí, hay aproximadamente 670,000 habitantes. Esta población va a aumentar a 700,000 personas en 2028 y las proyecciones de la unidad que Timo Cantell dirige prevén 824,000 habitantes para 2050. Este crecimiento se deberá según sus predicciones a la inmigración.

Helsinki y las ciudades universitarias de Finlandia siempre han tenido una población relativamente joven. Los adultos jóvenes, de entre 20 y 35 años, constituyen una gran parte de la población. Helsinki está ahora envejeciendo a medida que la generación del baby boom se va jubilando, aunque este grupo se mantiene activo.

Helsinki es una ciudad próspera, con un fuerte compromiso de reducir las desigualdades en campos como el de la salud y del bienestar. Es una ciudad contrastada por tener algunos barrios muy prósperos y otros menos. Sin embargo, en comparación internacional, Helsinki es una ciudad muy igualitaria.

Porcentaje de la población de edad 25-64 con estudios superiores al Máster en 2021

Helsinki es el centro nacional de las industrias culturales y servicios relacionados, de la educación y de la fuerza laboral en estos sectores. En el centro viven, por ejemplo, el 70% de los arquitectos de interiores finlandeses, además de bailarines y todo tipo de profesionales creativos.

La mayoría de las instituciones culturales de Helsinki se han situado en pleno centro de la ciudad desde su origen: Ópera Nacional de Finlandia, Galería Nacional de Finlandia, dos teatros nacionales (en finés y sueco). Después de la recuperación tras una Segunda Guerra Mundial particularmente dura para el país, un proyecto iniciado en los años 1970 para crear centros culturales bien distribuidos en los barrios no centrales de Helsinki dio lugar a la creación de tres centros culturales entre los años 1980 y 1990. Posteriormente se construyeron dos centros más.

Por ejemplo, Stoa abrió sus puertas en 1984 con el nombre de Casa multifunción Itäkeskus. El nombre fue cambiado en 1993 a Stoa, Centro Cultural del Este de Helsinki. Stoa es el centro cultural local más antiguo de Helsinki. El segundo fue Kanneltalo en 1992 mientras que el tercero Malmitalo en 1994.

Si bien al comenzar esta política de desarrollo cultural no se hablaba todavía de los términos «planificación cultural» y «mapeo cultural», en realidad sí se basaron en este tipo de ideales. Ya posteriormente se discutieron los términos de política cultural, incluyendo la «democracia cultural» y la «democratización de la cultura». La idea principal en pocas palabras era brindar servicios en los barrios de manera espacialmente equilibrada.

Los centros culturales cuentan con una biblioteca, sala de conciertos, centros de educación para adultos, cafetería, baños públicos gratuitos… y acogen eventos organizados por el departamento de cultura de Helsinki y otras instituciones afines. Los edificios están separados de escuelas. Hay aproximadamente un promedio de 500.000 visitas anuales en cada centro. Después de los tres primeros centros culturales decidieron dejar de «construir muros» y en su lugar promover actividades, programas y acciones. Esa política ha perdurado. Se considera que esto ofrece más flexibilidad y permite mantener los costos fijos a niveles razonables.

La División de Cultura y Ocio de la ciudad de Helsinki gestiona un total de ocho centros culturales actualmente: Annantalo, Caisa, Kanneltalo, Malmitalo, Maunula House, Stoa, Savoy Theatre y Vuosaari House. Los centros culturales ofrecen a los residentes de Helsinki una variedad de servicios culturales, como conciertos, representaciones teatrales, exposiciones, eventos infantiles y educación artística. Espa Stage también ofrece conciertos al aire libre en verano. Los eventos en los centros culturales se organizan en estrecha colaboración con el sector artístico y cultural de Helsinki y los residentes de Helsinki.

La presentación siguiente trató de la evolución del proyecto participativo de creación de uno de los últimos centros culturales promovidos por el gobierno municipal y otros socios a favor de un barrio en mutación y crecimiento.


B. El arte señala los vientos de cambio en el urbanismo

La presentación fue realizada por el arquitecto Petri Leppälä, de la División de Medio Ambiente Urbano de Helsinki.

Dado que para Petri Leppällä la arquitectura no es más que un marco para la vida misma, el enfoque del diseño interactivo ha tenido un trasfondo natural en sus estudios realizados en Finlandia y Dinamarca – lo que le permite hacer comparaciones en primera persona. El arquitecto Leppälä toma como punto de partida el devolver la interacción humana y la emoción al paisaje urbano cotidiano, lo que es un desafío que vale la pena para los diseñadores urbanos y arquitectos de hoy. La División de Medio Ambiente Urbano reúne en sus acciones todos los factores importantes de la planificación general y detallada, como el tráfico, el paisaje, pasando por los bienes raíces, incluyéndolos en una misma mesa, lo que permite que nuevas ideas multidisciplinarias guíen el diseño resultante.

El trabajo de Petri en la planificación urbana en el centro de Vuosaari ha evolucionado hasta convertirse en una colaboración fructífera entre las demandas del plan general de un nodo de servicios más habitable y el discurso con la gente de Vuosaari, a través de la programación detallada de los eventos, exposiciones y talleres del centro cultural Vuotalo. El valor agregado al proceso de diseño ha sido evidente al acercar cada vez más el debate público a objetivos compartidos en la implementación de los proyectos.

El objetivo era reforzar el espíritu comunitario, el desarrollo positivo y los perfiles distintivos en los distritos fuera del centro de la ciudad, como se comentó en la primera presentación por parte de Timo Cantell. La idea era crear oportunidades para que los residentes de varios distritos experimenten la cultura y hagan del arte parte de su vida diaria. En el centro del proyecto se encontraba la interacción y la cooperación entre los residentes locales y las organizaciones artísticas, los esfuerzos para encontrar formas de trabajo más diversas y, por tanto, nuevos públicos para el arte y la cultura.

Fue un proceso de urbanismo a través de la participación de los habitantes en interacción con los responsables del proyecto, a nivel de la información, de los talleres, de la metodología de diseño… Se estableció un diálogo con las instancias urbanísticas e inmobiliarias que operan en la región de Vuosaari, mientras que el trabajo se centró particularmente en actividades orientadas al arte entre las diferentes comunidades y residentes. Un artista residente trabajó con los lugareños.

Adicionalmente, hubo un concurso en condiciones reales para los estudiantes de las tres universidades de arquitectura finlandesas.

En resumen, se trató de un apasionante ejemplo de co-creación de un centro cultural con la ayuda de habitantes, estudiantes y profesionales. No fue creado en un día… fue todo un proceso en un marco temporal largo, indispensable para asegurarse del éxito del proyecto.

​​​​​​​​Con la ayuda del modelo participativo de Helsinki se equilibra y diversifica la oferta artística y cultural localmente, se fortalece la comunidad y el perfil positivo de los barrios así como también la inclusión cultural de los residentes.


C. Comunidades: cambiar las ciudades desde las raíces

Esta última presentación particularmente interesante fue realizada por dos investigadores que subrayaron los matices de las problemáticas entre las políticas diseñadas por las administraciones públicas, ya sea por el gobierno de Helsinki o por el de la ciudad de Tampere, y las actividades culturales urbanas que surgen desde las comunidades locales en dichas urbes (las dos más pobladas del país). En estos casos, las agendas no están generalmente alineadas inicialmente y se desarrolla un proceso dialéctico muy vivo en un marco democrático avanzado como lo es el finlandés.

Presentación de Mikko Kyrönviita y de Antti Wallin. Foto de Rafael Mandujano.

Antti Wallin, PhD, es profesor universitario de política social en la Universidad de Tampere. Es miembro del colectivo de investigación Tampere Center for Societal Sustainability y del consorcio de investigación Towards Ecowelfare State. Su investigación y docencia se centran en la intersección de las políticas urbanas, los espacios y la vida cotidiana de los residentes. Impulsado por el deseo de comprender las implicaciones espaciales del cambio social, su investigación ha explorado temas como el envejecimiento de la población en las ciudades, la planificación cultural, el papel de las bases en la planificación urbana, la densificación urbana y, más recientemente, los efectos sociales del desarrollo urbano sostenible. Más allá de la enseñanza y la investigación académicas, Wallin participa activamente en debates públicos y profesionales sobre cuestiones urbanas y publica periódicamente artículos populares sobre debates académicos.

Mikko Kyrönviita es investigador doctoral en política medioambiental en la Universidad de Tampere. Es miembro del grupo de investigación de Política de la Naturaleza y el Medio Ambiente y cofundador del colectivo de investigación Insurgent Spatial Practices de la Universidad de Tampere. Está realizando su investigación doctoral sobre el skate y la cultura de la construcción de parques de skate DIY (hágalo usted mismo). En su investigación, se centra en temas de acción política cotidiana, aprendizaje e intercambio de conocimientos, así como en las formas en que las apropiaciones y prácticas espaciales auto-organizadas de los patinadores han resultado en nuevas formas de colaboración en la gobernanza urbana. Es un miembro activo de la comunidad de skate local y ha participado en la planificación de la línea de estudio de skate en la escuela secundaria superior de Sampo y en el desarrollo del programa de skate con el Festival de Cine de Tampere.

Introducción
  • Las ciudades se están transformando a medida que las áreas urbanas experimentan una mayor densidad de población, la revitalización de antiguos sitios industriales (regeneración de terrenos abandonados), la adopción de nuevas filosofías de planificación urbana (nuevo urbanismo) y la evolución de diversas culturas urbanas.
  • La cultura, en su esencia ordinaria, es un componente fundamental de la sociedad, que abarca las costumbres y las formas artísticas de expresión que moldean la forma en que las personas viven y participan en el descubrimiento y el aprendizaje creativos.
  • Los individuos desempeñan un papel fundamental como agentes comprometidos en la configuración de los entornos que habitan, participando activamente en el desarrollo y la evolución de su entorno.
  • Más allá del ámbito de la planificación urbana tradicional, las ciudades emergen como entidades socialmente construidas, influenciadas y moldeadas por las acciones colectivas y los estilos de vida de las personas que navegan su existencia cotidiana dentro de ellas.

Enseguida los investigadores presentaron brevemente tres casos de organizaciones populares que renuevan las formas de vida en la ciudad:

  • Tikkutehdas, una antigua fábrica de cerillos, en Tampere
  • Hiedanranta, una antigua fábrica de celulosa y zona industrial, en Tampere
  • Suvilahti, una antigua planta de energía y gas, en Helsinki
Tikkutehdas DIY: Hacer política de manera práctica

(Kyrönviita &Wallin 2022) Los sentimientos de descontento pueden servir como un poderoso motivador, llevando a las personas a tomar medidas en un esfuerzo por influir en su ciudad y mejorarla. Esto puede implicar crear elementos o abordar deficiencias que han estado ausentes durante mucho tiempo en el paisaje urbano.

Los residentes de las ciudades, en este contexto, emergen como participantes políticos proactivos, comprometidos activamente en la configuración de su entorno de vida y albergando aspiraciones de realizar sus espacios urbanos ideales.

La política urbana cotidiana se preocupa fundamentalmente por la transformación de los aspectos ordinarios de la vida urbana, con el objetivo no solo de efectuar cambios sino también de crear nuevos espacios para el compromiso cívico, como lo aclararon Beveridge y Koch en 2019.

Este proceso dinámico sirve como fuerza impulsora, movilizando a las personas para que contribuyan activamente al desarrollo y mejora de su entorno urbano.

Tikkutehdas en 2010 y en 2012. Fotos de Mikko Kyrönviita.
Hiedanranta, Tampere: Dialéctica de la cultura y el desarrollo urbano

(Rikala, S., Wallin, A. and Sjöblom J. 2023; Turku, V., Kyrönviita, M., Jokinen, A. and Jokinen, P. 2023) La reestructuración económica de las ciudades abre barbechos urbanos (por ejemplo, terrenos abandonados, densificación urbana, etc.).

Las iniciativas de base grassroots (comunitarias) tienen la capacidad de reutilizar espacios vacíos o subutilizados para sus propios objetivos, al mismo tiempo que desafían las normas establecidas del desarrollo urbano (o sus tendencias).

En ocasiones, los esfuerzos de desarrollo urbano pueden aprovechar la cultura popular para cultivar espacios urbanos vibrantes y generar un mayor interés público. En este proceso se pueden emplear conceptos como el de los usos temporales, el urbanismo táctico y el urbanismo de bricolaje.

Hay ocasiones en que los actores de base y las entidades de desarrollo urbano comparten objetivos comunes en la creación de entornos urbanos dinámicos y animados. Sin embargo, las motivaciones subyacentes difieren:

  • Los actores de base están impulsados principalmente por consideraciones culturales y comunitarias.
  • El desarrollo urbano, por otro lado, está motivado principalmente por el objetivo de aumentar el valor del suelo y de los inmuebles.
Suvilahti, Helsinki – Conflicto: un escenario no deseado

Los ponentes citaron el proyecto de conversión de un espacio industrial -el gasómetro en Suvilahti – para el que el gobierno de la ciudad desea(ba) un gran proyecto de reconfiguración cultural típicamente planificada en relación con industrias culturales comerciales, en lugar del espacio de patinaje skate DIY popular y emanado desde la comunidad. Las tensiones en este proyecto han durado en los últimos años, incluyendo caceroladas por parte de los habitantes, quienes buscan el mantenimiento del espíritu comunitario no comercial de este gran espacio que no podría ser transformado en habitacional por el costo que requeriría su descontaminación. La ambición municipal es que se transforme en el más gran centro de actividades creativas y de espectáculos del norte de Europa, prometiendo incluir sin embargo, de nuevo, un espacio DIY.

Suvilahti en 2022. Foto de Mikko Kyrönviita.

¿Qué se ha aprendido de este caso? El tejido cultural conformado por iniciativas de base otorga un valor económico significativo a la ciudad, una idea que las autoridades de la ciudad acogen con entusiasmo. Aprovechan a su favor el inherente «factor de coolness» de estos movimientos culturales, empleando imágenes visuales impactantes y marcas convincentes para pintar un retrato vívido de una ciudad dinámica y vibrante.

Esta imagen cuidadosamente seleccionada sirve como imán para el turismo y la inversión, impulsando a la ciudad hacia el crecimiento y la prosperidad. Sin embargo, es crucial reconocer que estos esfuerzos bien intencionados para configurar un paisaje urbano más próspero pueden, a largo plazo, generar tensiones y conflictos.

Es importante enfatizar que el conflicto no beneficia a nadie. Como resultado, las ciudades se esfuerzan por lograr el delicado equilibrio entre asegurar sus objetivos de desarrollo urbano y al mismo tiempo nutrir el potencial creativo de sus ciudadanos. Esta doble aspiración presenta un desafío apremiante: descubrir métodos más efectivos para integrar perfectamente los valores culturales en el marco del desarrollo urbano sostenible, asegurando un futuro urbano armonioso y próspero.

A manera de conclusión: Hacia una ciudad sostenible desde abajo

Las iniciativas de base grassroots dan nueva vida a la vida urbana, marcando el comienzo del rejuvenecimiento en múltiples frentes, que abarcan las dimensiones materiales, sociales y simbólicas de la existencia de la ciudad.

Estas iniciativas defienden la sostenibilidad al reutilizar ingeniosamente espacios y recursos existentes para satisfacer las necesidades locales, allanando el camino para la construcción de comunidades y la creación de conocimientos y habilidades. Como consecuencia natural, con frecuencia desafían las prácticas urbanas convencionales, abriendo puertas a asociaciones nuevas y dinámicas.

En este contexto, surgen preguntas:

  • ¿Qué papel asumen los ciudadanos en el co-diseño de la vida urbana diaria y la realización de una ciudad sostenible?
  • ¿Y cómo influye la gobernanza cultural en esta intrincada ecuación?

Un agradecimiento especial a los investigadores Antti Wallin y Mikko Kyrönviita.